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Dès 1883 Bismarck fit bénéficier l'Alsace-Moselle, alors allemande, du système d'assurance-maladie qu'il met en place dans l'ensemble de l'empire prussien.
Lors du retour des provinces perdues dans le giron français en 1918, puis en 1945 après l'annexion par l'Allemagne nazie, les Alsaciens et Mosellans purent conserver leur système de protection sociale, tout comme leur droit local ou leur régime concordataire faisant des pasteurs, curés et rabbins des fonctionnaires.
En 1945, lors de la création de la sécurité sociale pour les "Français de l'intérieur", comme l'on dit en Alsace, les "largesses" de ce "régime local" ne furent pas généralisées: sans doute parce que le contexte économique d'alors ne se prêtait pas à l'instauration de lourdes cotisations salariales.
Cependant le "régime local" ne s'est émancipé que récemment de la tutelle de l'Etat central. Après avoir été soumis à un régime de décrets fixant niveau des prestations et taux des cotisations, le régime d'assurance-maladie d'Alsace-Moselle a été finalement doté au printemps dernier d'une instance régionale de gestion. CFDT, CGC, CFTC, FEN et Mutualité applaudissent à cette autonomie toute neuve, tandis que FO estime que "cela ne sert à rien, l'Etat gardant le dernier mot" et que la CGT adopte une position nuancée.
Actuellement 1,1 million d'actifs cotisent au "régime local" par le paiement d'une cotisation supplémentaire (à la charge exclusive des salariés) de 2,15%, tandis que quelque 73.000 retraités acquittent une sur-cotisation de 1%.
En 1994, le régime alsacien-mosellan a servi pour 1,7 milliard de francs de prestations et a dégagé un excédent de 300 millions de francs. Pour cette année, l'excédent devrait être équivalent pour un montant total de prestations s'établissant à près de 1,8 milliard de francs, selon M. Max Colinet, directeur de la Caisse régionale d'assurance-maladie (CRAM).
Actuellement, le "régime local" a accumulé des réserves de 900 millions de francs, soit 44% des prestations servies durant l'année antérieure. La réglementation ne lui impose de ne se constituer une réserve que de 8% des prestations de l'année précédente.
Si l'on ajoute, selon M. Colinet, une hausse de 4% des recettes grâce au "frémissement" de la conjoncture, on comprend que le tout nouveau président de l'instance régionale de gestion, le cédétiste Daniel Lorthiois a émis lors de son installation l'espoir d'une prochaine baisse du taux de cotisation au régime alsacien-mosellan: un rêve de ministre du Travail...
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